L’arrivée de Benjamin Smith à la tête du groupe Air France-KLM se fait comme prévu dans la douleur. Mais, alors que les syndicats avaient tout de suite annoncé vouloir reprendre la grève, celle-ci n’est pas encore annoncée officiellement. La CGT (Confédération générale des travailleurs) notamment a bien souligné que la grève n’est que « suspendue » depuis son déclenchement au printemps dernier. De la même façon, elle continue à réclamer un rattrapage des salaires, qui ont été gelé entre 2012 et 2017. Malgré ce gel, le salaire des personnels a néanmoins continué à augmenter au gré de l’avancement des carrières.
L’augmentation du salaire du nouveau P-DG, dont le fixe annuel passe de 600 000 à 900 000 €, sans compter une part variable pouvant atteindre 3 M€, a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Lors du Comité Central d’Entreprise du 30 août, les discussions sur ces points n’ont rien donné. Les syndicats continuent à réclamer un rattrapage de 5,1 %, en lien selon eux avec les bénéfices réalisés par la compagnie sur l’année 2017. Mais cette cagnotte était furtive : en premier lieu, elle était surtout le résultat d’une baisse du prix du pétrole dont Air France a profité, bien après ses concurrentes européennes. La compagnie française avait en effet choisi de couvrir ses achats de carburant pendant une période plus longue, et n’a donc pas bénéficié à plein de la baisse du cours. Ensuite, les bénéfices réalisés en 2017 ont servi en grande partie à couvrir le coût de la grève du printemps 2018 qui a provoqué des annulations de vols et des locations d’avions pour les remplacer.
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