Le ministre français de l’Économie semblait presque s’étouffer le 26 février en réagissant à l’achat, sans qu’il soit prévenu, de 12,68 % (puis 14 %) du capital de Air France-KLM par le royaume des Pays-Bas. Bruno Le Maire a réclamé immédiatement des « éclaircissements » en considérant l’opération comme « inamicale ». Il faut dire que la décision des Pays-Bas était incompréhensible : Amsterdam s’octroyait donc le droit de posséder… autant d’actions que la France (14,3 %) dans la holding, qui réunit depuis 2004 les compagnies françaises et néerlandaises.
Certes, lors de la fusion, Air France en grande forme avait « sauvé » – c’est à dire en pratique, racheté – la compagnie des Pays-Bas. Mais depuis, l’influence néerlandaise avait été en diminuant, alors même que le personnel avait consenti à des transformations qui ont aboutit aujourd’hui à une rentabilité bien supérieure à celle d’Air France : KLM frise les 10 % de marge (9,8 %) en 2018, pour 1,7 % seulement chez Air France, qui a été plombé par les grèves du printemps dernier. La perte du référendum lancé par le P-DG Jean-Marc Janaillac a ouvert une crise de gouvernance qui n’a pas plu aux Pays-Bas.
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