Les compétences et le savoir-faire ne se décrètent pas. Ils ne peuvent s’acquérir que par un long processus d’études et d’ apprentissage, dont les bénéfices ne deviennent évidents qu’a posteriori. La désaffection des étudiants pour des filières technologiques ardues a déjà des conséquences néfastes sur la politique de recrutement de l’industrie.
Les mêmes effets produisent les mêmes résultats dans la presse spécialisée. Un simple tour de table dans une conférence de presse de notre secteur illustre sans peine la quasi-absence de renouvellement des cadres.
Entre le désengagement des grands médias, qui ne font plus que rarement appel à des rédacteurs spécialisés, et la crise de la presse indépendante victime de l’effondrement des marchés publicitaires, le risque est désormais de voir disparaître la génération actuelle de journalistes sans qu’elle puisse transmettre son savoir.
Le passage de relais ne sera possible que si la presse peut mettre le pied à l’étrier à cette nouvelle génération, en formant des journalistes à l’enquête et à l’éthique.
Elle doit pour cela en avoir les ressources, financières et opérationnelles.
Si elle n’a pas les capacités de procédé à ce passage de témoin, cette presse impliquée dans le secteur disparaîtra au profit de blogueurs perméables au discours du meilleur communiquant. La profondeur d’analyse et le décryptage du professionnel n’existera plus.
Merci à nos lecteurs et partenaires qui ont compris ces enjeux, et auxquels nous donnons rendez-vous le 11 janvier avec notre n°70.