À la veille d’une nouvelle session du Conseil de l’ESA, le 24 octobre, suivie d’une réunion informelle des ministres des États-membres à Madrid le 25, la situation reste bloquée concernant la concrétisation de l’accord EIE (European Institutional Exploitation) qui devait formaliser un marché captif institutionnel à Ariane 6 avant la mise en production d’un premier lot de lanceurs. Cette promesse découle pourtant du Conseil ministériel de Luxembourg qui avait avalisé le développement d’Ariane 6 en décembre 2014. En échange d’un investissement et d’une prise de risque de la part de l’industrie pour garantir des prix de lancements compétitifs aussi bien pour les clients commerciaux que pour les institutionnels, ces derniers devaient s’engager sur un nombre de lancements garantis – cinq par an en moyenne – et pratiquer une préférence européenne dans le domaine des lancements, à l’instar de ce que pratiquent toutes les autres puissances spatiales.
Pour l’équipe industrielle menée par ArianeGroup, cela signifiait un total de sept missions institutionnelles durant la période de transition avec Ariane 5. Ces missions auraient permis de garantir la mise en chantier d’un premier lot de 14 lanceurs avant le lancement d’une production continue. L’accord EIE était prévu pour le début de l’année afin de lancer la production en juillet, mais sur les sept missions, seules trois font aujourd’hui l’objet d’un contrat : deux missions Galileo pour la Commission européenne et le lancement du satellite espion français CSO–3. Le blocage porte notamment sur le contrat de lancement de la sonde Juice de l’ESA et celui des satellites espions allemands Georg. Deux autres lancements pour Galileo sont également prévus. Ces programmes sont approuvés et ont un budget. Seuls manquent les contrats de lancements.
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