Près de deux ans et demi après sa création et près d’un an après son intégration, mais surtout à un mois du rendez-vous du Bourget, la coentreprise d’Airbus et Safran a enfin un nom bien à elle. Le temps qu’il a fallu pour en arriver là témoigne de la complexité des négociations qui ont été nécessaires.
En s’affirmant comme un « groupe » l’ex-ASL ramène sous son aile ses filiales – dont Arianespace – tout en s’affranchissant, au moins nominativement, des groupes (Airbus et Safran) qui la contrôlent. En reprenant à son compte le nom d’Ariane, synonyme de succès européen, le maître d’œuvre d’Ariane 5 et Ariane 6 assied son leadership sur la filière des lanceurs, au grand dam de ses partenaires industriels et institutionnels. Mais comme pour Airbus en son temps, il ne s’agit jamais que de confirmer une réalité que nul ne peut plus nier.
Les arbitrages n’ont pas dû être simples car le temps n’est pas loin où, au cœur d’ASL, on estimait que le nom d’Ariane ne devait pas apparaître dans le nom définitif de la société. Il s’agissait d’éviter qu’il fût associé à l’autre activité qui intervient pour 50 % du chiffre d’affaires : le missile M51.
Mais après tout, dissimuler le fer de lance de la dissuasion française sous Ariane n’est il pas le meilleur des camouflages ?