Le LPV-200 est prêt pour son déploiement en Europe. Le service a été testé pour la première fois sur le Vieux Continent le 3 mai, avec une série d’atterrissages menés par un ATR 42-600, un Dassault Falcon 2000 et un Airbus A350 sur l’aéroport de Roissy-CDG. Il s’appuie sur un positionnement par satellite (GNSS : Global Navigation Satellite System), avec une précision augmentée via le système européen Egnos (European Geostationary Navigation Overlay Service). Cette expérimentation a été menée par la Direction des services de la navigation aérienne (DSNA) française en collaboration avec l’Agence du GNSS européen (GSA), opératrice d’Egnos et Galileo pour le compte de la Commission européenne.
Le LPV-200 (Performance d’alignement de piste avec guidage vertical – 200 pieds) est un standard de guidage qui permet de réaliser des approches avec une précision équivalente à celle fournie par des systèmes d’atterrissage aux instruments (ILS) de type CAT-I. Défini par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), ce type d’équipement permet des atterrissages sans « contact visuel avec le sol jusqu’à une hauteur de décision (DH) de 200 pieds (61 m) au-dessus de la piste. »
À la différence des ILS qui nécessitent la mise en place d’infrastructures lourdes et coûteuses par les aéroports, le LPV-200 se base donc sur le système Egnos. Grâce à un réseau de 45 stations de référence au sol, Egnos mesure la déviation locale des signaux fournis par le GPS et fournit des signaux correctifs qui sont diffusés sur l’Europe via un réseau de quatre satellites géostationnaires répartis entre 15,5° Ouest et 31,5° Est, (Inmarsat 3-F2, SES-5, Inmarsat 4-F2 et Astra 5B). Egnos a été certifié en mars 2011 pour une utilisation aéronautique civile.
Grâce au LPV-200 il sera ainsi possible de réaliser des atterrissages de précision sur des aéroports non-équipés d’ILS, mais aussi d’assurer la continuité du service en cas de panne ou de maintenance d’un de ces équipements au sol. Cela permettra d’éviter un certain nombre de déroutements pour raisons météorologiques, mais aussi d’améliorer la sécurité sur un grand nombre d’aéroports de petite et moyenne catégorie. LPV-200 devrait aussi dégager des économies pour les compagnies aériennes et les opérateurs avec une amélioration des trajectoires.
Le nouveau système doit désormais prouver sa fiabilité à Roissy-CDG et sur d’autres grandes plateformes, à commencer par l’aéroport international de Vienne (Autriche). Il pourra être ensuite progressivement déployé sur des plateformes de moindre importance dépourvues d’ILS. La DSNA prévoit même le retrait de cinquante ILS CAT-I pour alléger ses dépenses de maintenance.
L’Europe répondra ainsi aux exigences de l’OACI, qui recommande la mise en place de systèmes d’approches par satellites avec guidage vertical sur l’ensemble des aérodromes à l’horizon 2016. Thierry Racaud, P-DG d’ESSP (European Satellite Service Provider, société chargée de l’exploitation d’Egnos), souligne ainsi que « le service LPV-200 fournit aux aéroports européens les moyens de mettre en œuvre des opérations PBN (navigation basée sur la performance, ndlr) les plus exigeantes comme définies par l’OACI. »
Pour l’instant utilisé avec le système américain GPS, Egnos est prévu pour fonctionner avec son équivalent européen Galileo en cours de déploiement. Il sera aussi compatible avec le Glonass russe.
D’autres systèmes régionaux d’augmentation du GPS ont également été déployés aux États-Unis, au Canada et au Mexique (WAAS : Wide Area Augmentation System), au Japon (MSAS : Multi-functional Satellite Augmentation System) et en Inde (Gagan : GPS Aided Geo Augmented Navigation).
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