Oubliez la chatoyante dissociation en particules élémentaires à la mode Star Trek et pensez plutôt à la projection des perceptions qui donne son titre au film Avatar de James Cameron. L’évolution exponentielle de la réalité virtuelle, du débit de données et des technologies robotiques devait nécessairement entraîner une convergence entre les trois domaines. Une étape a été franchie – au Japon comme il se doit – avec le partenariat que viennent d’annoncer l’agence spatiale Jaxa et la compagnie aérienne ANA. Il porte sur le développement et l’expérimentation de technologies de télépresence qui permettront à des opérateurs de télécommander des robots via une interface de réalité virtuelle alimentée par leurs capteurs.
L’intérêt pour la Jaxa est évident. Le travail dans le vide spatial ou à la surface de la Lune pourrait être réalisé avec moins de risques et d’efforts si les astronautes restent à l’abri dans un module pressurisé, voire sur Terre. Il devient même possible d’explorer Mars sans risquer de la contaminer et avec un budget raisonnable grâce à des équipages qui resteraient sur orbite.
Plus intéressant encore est le fait que la technologie Avatar X qui rend tout cela possible soit développée par un consortium mené par une compagnie aérienne. Ce que nous promet ANA, avec ce mode de « téléportation », c’est une révolution des transports avec des voyages immobiles, bon marché, sans risque et non polluants. Si cela devait se concrétiser, les effets sur l’industrie aéronautique seraient considérables. Loin de tenter d’y résister, le transporteur aérien accompagne le mouvement, pour préparer un avenir où il sera peut-être bien moins question de transport, ou d’aérien.