La civilisation de l’information porte bien mal son nom. Avec le flot d’annonces et de communiqués déversé sur Internet, il est facile d’avoir l’air informé, noyés que nous sommes sous des événements et des chiffres sans perspective ou substance. Les réseaux sociaux ont donné naissance à des ghettos intellectuels où se retrouvent ceux qui pensent la même chose, privilégiant leurs sources d’information selon le biais qui leur est le plus favorable. Comment douter d’avoir raison quand tout le monde dit la même chose ?
Cette cécité volontaire nuit à toute activité politique. Cela est valable à toutes les échelles, que l’on gère un pays, une industrie ou une TPE.
Deux rapports sur la compétitivité de l’industrie spatiale européenne ont été publiés en 2016 et 2017. Le premier sous la direction de Geneviève Fioraso, le second sous l’égide de l’Institut Montaigne. Les deux concluent à la nécessité d’une meilleure communication du secteur sur la réalité technique et l’importance stratégique de ses activités.
Cela pose la question du biais.
La presse en ligne est tributaire du nombre de clics sur ses pages pour assurer sa survie, ce qui en fait la caisse de résonance des fantasmes de l’industrie, voire d’attaques menées par le biais de fuites calibrées. La presse papier peut rarement se permettre d’écorner ses annonceurs et en arrive parfois à formater ses sujets pour les séduire, transformant ses numéros en brochures diffusés sur les salons.
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