Le 22 janvier, la firme de Jeff Bezos a réalisé avec succès un troisième vol de son lanceur suborbital New Shepard, en réutilisant le module propulsif récupéré à la suite de son deuxième vol, le 23 novembre. En fin de mission, ce module est une nouvelle fois parvenu à revenir se poser sur le terrain prévu à cet sous la seule poussée de son moteur cryotechnique BE‑3.
Pour ce troisième vol, le New Shepard a atteint une altitude de 101,7 km avant de larguer un prototype de capsule habitable qui est revenu se poser sous parachute à quelque distance du site de lancement, sur le territoire d’un ranch situé à proximité de Van Horn, dans une région semi-désertique de l’ouest du Texas, et qui sert de centre d’essais à Blue Origin.
Contrairement à ce qui a été rapporté par de nombreux zélés commentateurs, il ne s’agit pas de la première fois qu’un étage ayant ayant effectué un vol spatial est réutilisé. L’orbiteur de la navette spatiale, qui correspond également à cette définition, a accompli cet exploit régulièrement de 1981 à 2011. Il ne s’agit que de la première réutilisation d’un véhicule capable de quitter le sol par ses propres moyens, dépasser 100 km d’altitude et revenir effectuer un atterrissage propulsé à la verticale.
Mais même si, en ne dépassant pas Mach 4 et en se contentant d’une trajectoire verticale, le New Shepard n’a pas eu à gérer une trajectoire et une mission aussi complexes que le premier étage du Falcon 9, ni à endurer des flux dynamiques et thermiques aussi importants, ce troisième vol ouvre la voie à de nouvelles applications dans le domaine du vol suborbital, notamment pour le tourisme spatial.
Oui ce qui est dommage c’est que tout le monde parle de SpaceX dans le « duel des milliardaires » alors que New Shepard a bel et bien été conçu pour dynamiter Virgin et XCOR, pas SpaceX ! Cela viendra peut-être un jour…
Le vrai larron de l’histoire, c’est Branson…