L’avionneur a présenté le 24 avril ses résultats du premier trimestre, marqués par une baisse de 10 % de son résultat d’exploitation, à 1,9 Md$. Ce chiffre est à mettre en relation avec l’impossibilité de livrer les 737 MAX, produits jusqu’à l’accident d’Ethiopian à la cadence de 52 avions par mois. Elle a depuis été ralentie à 42 avions par mois, mais doit reprendre à un rythme accéléré à l’été.
Boeing, qui a comptabilisé 1 Md$ de charges sur le premier trimestre pour 23 Md$ de chiffre d’affaires, n’est pourtant pas sorti d’affaires. Il n’est pas sûr du tout que le 737 MAX revole rapidement. Le groupe n’a d’ailleurs pas donné de chiffres globaux sur la charge que représenterait sur l’année l’interdiction de vols des appareils, mais s’est contenté de dire que « les prévisions précédentes pour 2019 étaient caduques ».
L’avionneur et les autorités de certification doivent se rencontrer le 23 mai prochain selon Aviation Week afin de discuter des améliorations apportées au logiciel de vol MCAS, que Boeing désigne comme l’unique responsable des deux accidents qui ont tué 346 personnes en octobre et mars.
L’avionneur tente pour l’instant de convaincre que seul le logiciel est en cause, et qu’une simple mise à jour suffira à rétablir des vols sûrs. Mais ses interlocuteurs – compagnies aériennes et autorités de contrôle – souhaitent que les pilotes soient formés aux modifications de vol qu’implique le MCAS. Or les heures de simulateur coûtent très cher : Boeing souhaiterait que la reprise des vols ne soit pas conditionnée au passage des pilotes en simulateurs. Si Boeing obtient gain de cause, le 737 MAX pourrait revoler après la mise à jour logicielle, et les pilotes passer plus tard en simulateur. Un tel calendrier pourrait éviter d’avoir à payer des semaines de compensations d’interdiction de vol supplémentaires aux compagnies.
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