À quelques jours d’intervalle, deux médias belges se sont penchés sur le dossier de la sélection du F-35 par la Belgique, avec des approches diamétralement opposées.
L’émission Opinions du mouvement réformateur – membre de la coalition gouvernementale – reprend les éléments de langage du gouvernement, arguant de la transparence de l’appel d’offres, de la supériorité de l’appareil pour son choix de missions et de l’économie substantielle réalisée.
L’enquête du magazine Knack, elle, rappelle que Boeing a refusé de participer à l’appel d’offres tant il considérait celui-ci biaisé en faveur de l’appareil de Lockheed Martin.
Opinions assure que le F-35 est taillé pour un rôle de défense là où Knack révèle que la mission principale de police aérienne – assurée notamment sur la Baltique par les F-16 belges – pour lesquelles le F-35 affiche des performances médiocres ont été minorées dans le cahier des charges. En revanche l’accent a été mis sur la pénétration furtive, dont Knack rappelle qu’elle ne correspond pas aux besoins stratégiques belges. Enfin la facture de 3,6 Md€ annoncée doit être comparée à l’autorisation de livraisons pour 6,5 Md$ votée par Washington et qui inclut les nécessaires options pour armer et exploiter un appareil dont les logiciels sont contrôlés outre-Atlantique.
Mais l’argument massue est délivré par le député fédéral Richard Miller dans Opinions, qui assure que le Rafale a connu de nombreux crashes qui ont été dissimulés au public sous le sceau du secret défense français. Si les services de renseignements belges ont des informations à communiquer sur la question, nos colonnes leur sont ouvertes.
Comme le disait Rudyard Kipling, « à la guerre, la première victime est la vérité ». En politique aussi.