L’adoption par le gouvernement français, le 9 juillet, d’une nouvelle écotaxe sur les billets d’avions est une claque à tous les acteurs du secteur qui ont participé pendant plus d’un an aux Assises du transport aérien. Ils n’ont pas été entendus. Ont-ils même été écoutés ?
Le mécanisme adopté par le conseil des ministres et qui sera soumis dans la prochaine loi de finance ne fait aucune différence entre les compagnies et les appareils. Turboréacteurs ou turbopropulseurs, propulsion neuve ou ancienne, acteurs vertueux ou non, tous seront taxés, du moment qu’ils décollent de France. Seuls seront exemptées les dessertes de la Corse et de l’outre-mer, ainsi que les correspondances.
La mesure frappe donc directement les compagnies basées dans l’Hexagone et les plateformes aéroportuaires françaises. Dorénavant, pour aller à New York, il sera encore plus avantageux de partir de Londres ou Francfort.
Le geste, qui participe au « greenwashing » du gouvernement après la percée des Verts aux Européennes frappe un secteur qui n’a pas ménagé ses efforts. Depuis 1990, le transport aérien a diminué de 50 % ses émissions de carbone par passagers et il reste le seul mode de déplacement à financer ses infrastructures.
De plus, il s’ajoute à la « taxe Chirac », qui grève les seuls billets d’avion des Français. Ce geste là était noble, au moins, car il s’agissait de financer l’achat de médicaments, mais nul autre pays ne l’a suivi.
Les « gilets jaunes » se plaignaient naguère que le kérosène de l’aérien n’était pas taxé. Avec cette nouvelle taxe, le transport aérien deviendra un peu moins accessible aux classes populaires et la santé du secteur, encore salué au Bourget pour ses perspectives d’emploi, sera à nouveau menacée.