La Nasa avait demandé 16 M$ dans son budget pour 2016, le Congrès américain lui en a alloué 90 M$. Le programme de télescope spatial WFIRST (Wide-Field Infrared Survey Telescope) a décidément le vent en poupe. Déjà, en 2015, ce programme avait reçu 50 M$ contre 14 M$ demandés ce qui lui avait permis de passer une revue de concept dès décembre.
WFIRST est en depuis l’origine un programme miraculeux. En septembre 2011, l’US National Reconnaissance Office (NRO) avait attribué à la Nasa deux optiques spatiales pour des télescopes de 2,4 m – similaires au Hubble Space Telescope mais avec une focale plus court – initialement commandées à Harris Corp. pour un programme de satellite espion finalement abandonné. L’agence spatiale avait ensuite lancé un appel à projet sur la meilleure utilisation qui pourrait être faite de ce matériel et le projet WFIRST a été retenu en 2013 pour études.
Lancé vers 2025 au point de Lagrange L2 (à 1,5 million de kilomètres de la terre dans la direction opposée au Soleil), ce puissant télescope infrarouge à large champ – cent fois supérieur à celui de Hubble – devrait poursuivre la surveillance du ciel en infrarouge déjà bien entamée par le télescope européen Herschel (3,5 m de diamètre de 2009 à 2013. Il portera une attention particulière sur la recherche de l’énergie sombre – déjà au programme de la mission européenne Euclid en 2020 – et l’observation directe des exoplanètes, grâce à un coronographe stellaire pour occulter la lumière des étoiles autour desquelles elles gravitent.
Initialement, la Nasa avait prévu que le budget pour WFIRST resterait limité jusqu’au lancement du télescope spatial James Webb, en 2018. Le Congrès ne l’entend manifestement pas de cette oreille. La mission est évaluée à 1,6 Md$.