C’est une petite déclaration faite au site d’information Mediapart qui a mis le feu aux poudres. François Hollande affirme que, lors de la vente de 36 Rafale à l’Inde, c’est le gouvernement indien qui a imposé à Dassault de s’allier avec l’industriel local Reliance. Il n’en fallait pas plus pour, qu’en Inde, le scandale prenne une ampleur politique énorme, en pleine campagne électorale pour les prochaines législatives, qui doivent avoir lieu au printemps prochain.
Il se trouve que Rahul Gandhi, président du parti du Congrès, arrière-petit-fils de Nehru, petit-fils d’Indira Gandhi, fils de Rajiv Gandhi et candidat au poste de Premier ministre, cherche par tous les moyens à attaquer l’actuel titulaire du poste, Narendra Modi, qui a signé le contrat d’achat du Rafale, sur ses liens avec l’industrie, et notamment avec Mukesh Ambani, fondateur et président de Reliance. En toile de fond, Rahul Gandhi insinue que Narendra Modi, trop proche de certains industriels, pourrait être corrompu.
Dans cette bataille politique, le contrat avec la France sur les Rafale fait figure de bouc-émissaire. Lancée depuis plusieurs semaines, la polémique provoquée par le Parti du Congrès avait perdu de l’ampleur avant la diffusion de l’interview de François Hollande vendredi 21 septembre. L’ancien président de la République a-t-il oublié les détails du contrat ? A-t-il voulu à tout prix se distancier de Mukesh Ambani, qui a financé un documentaire tourné par sa compagne Julie Gayet, au risque de mettre en difficulté ses anciens alliés ?
Toujours est-il que Dassault a aussitôt réagi en réaffirmant, dans un communiqué publié le soir-même, que le choix de l’alliance avec Reliance avait été fait par l’avionneur lui-même, sans pression du gouvernement indien.
L’importance des compensations industrielles
La question centrale du débat est de savoir qui profitera principalement des offsets obligatoires stipulés dans le contrat de vente entre la France et l’Inde.
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