L’hydrogène nous sauvera-t-il des gaz à effet de serre ? Apparemment pas si les écologistes radicaux ont leur mot à dire. Récemment replacée sur le devant de la scène par le plan de relance de l’aéronautique, la technologie de l’hydrogène n’a jamais cessé de progresser, dans l’automobile notamment. Largement éclipsées par les batteries, les piles à combustible – alimentées en hydrogène – ont pourtant beaucoup pour elles : puissance, autonomie et faible temps de recharge. Surtout elles ne consomment pas d’électricité du réseau, souvent d’origine thermique ou nucléaire, et ne laissent pas derrière elles une montagne de déchets non recyclables. Seul le faible nombre de points de distribution d’hydrogène limite leur utilisation à des flottes de véhicules géographiquement concentrées.
Aujourd’hui, les niveaux de puissance atteints permettent d’envisager leur application à l’aérien. Pas pour le long courrier, mais elles seraient idéales pour le court voire moyen courrier. Cela tombe bien, ce sont ces liaisons qui consomment le plus de kérosène et, contrairement aux voitures, les avions se ravitaillent dans un nombre d’endroits très limité : les aéroports. La transition de l’aviation régionale serait donc une voie royale pour l’hydrogène, dont l’extraction par électrolyse de l’eau reste, faut-il le rappeler, le meilleur moyen de stocker l’énergie intermittente de l’éolien et du solaire.
Hélas, les militants qui ont investi les pistes d’Orly et les beaux esprits de la Convention citoyenne ont envoyé un message clair : l’aviation domestique est un péché qu’il faut éradiquer. Qu’elle puisse faciliter la transition vers une énergie réellement propre, via les efforts du secteur industriel qui a toujours le plus investi dans la réduction de ses émissions, et qui de plus constitue un des atouts français dans le commerce mondial… Tout cela n’entre pas en ligne de compte.