L’Occar a pourtant tout pour elle. Créée il y a vingt ans pour diriger, en accord avec les pays européens lui ayant donné mandat, les programmes en coopération dans le domaine de la défense, l’agence aurait dû réussir à permettre de faire des économies d’échelle tout en garantissant sur la durée l’équité dans le maintien des capacités industrielles de chaque pays. Mais le bilan que tire la Cour des comptes française dans son rapport sur « La coopération européenne en matière d’armement » est très loin de cet objectif. Publié le 17 avril, il met en lumière les accrocs des ambitions européennes et souligne plutôt la fragilité de toute mise en commun dans le domaine.
L’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement (Occar) est ainsi censée assurer la maîtrise d’ouvrage déléguée de programmes conduits en partenariat avec plusieurs pays, comme l’avion de transport militaire A400M, l’hélicoptère de combat Tigre ou les frégates multi-missions (Fremm). L’Occar peut également servir de contractant pour le compte des gouvernements. Les principes souples permettent à des pays de participer à un programme sans être membre de l’Occar, à l’image de la Turquie pour l’A400M. Elle doit aussi gérer le principe de « retour équilibré » (global balance) qui doit permettre d’assurer des contreparties industrielles à l’échelle de l’ensemble des programmes.
Mais ces beaux principes n’existent que sur le papier, selon la Cour des comptes.
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