La confiance se perd bien plus vite qu’elle ne s’acquiert, et elle se reconstitue encore plus lentement. La descente aux enfers des équipes de Boeing ne semble pas connaître de frein et sa médiatisation ne fait que l’empirer.
Il y a quelques jours, le comparateur de billets d’avions Kayak, qui avait déjà permis à ses utilisateurs, depuis 2019, de « filtrer » les vols sur 737 MAX, a ajouté une nouvelle fonctionnalité. Il est désormais possible de « filtrer » également les versions du monocouloir de Boeing, l’incident d’Alaska Airlines ayant révélé un problème potentiel spécifique au 737 MAX9. Comme le DC-10 avant lui, le concurrent de l’A320neo a mauvaise réputation, et dans un secteur où une forte proportion des utilisateurs manifeste encore une peur irraisonnée, il sera long et difficile de s’en débarrasser.
Les problèmes de Boeing aujourd’hui pourraient être ceux d’Avio demain, suite à ses mésaventures avec Vega et Vega C, qui ont jeté un doute sur la gestion de la qualité au sein du motoriste italien. Pour les Européens, il va être important de soigner leur retour sur la scène des lancements spatiaux, où SpaceX nous gratifie depuis des mois d’un « one-rocket-show » qui ferait presque oublier les couacs du Starship. La firme d’Elon Musk occupe également l’orbite basse avec sa constellation Starlink au point que les utilisateurs au sol finiraient presque par en oublier qu’il existe des offres alternatives, parfois plus avantageuses, et qui ne nécessitent pas de saturer en satellites les abords de la Terre.
Si les Européens veulent retrouver une place de choix dans le spatial, il va leur falloir regagner le cœur de leurs partenaires et clients, non pas en faisant la même chose que leur concurrent, mais en leur donnant confiance et en commençant par se donner confiance, à eux-mêmes, sur leurs capacités.
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