Imaginé dans les années 2000 pour fédérer les moyens européens d’observation depuis l’espace, le programme Musis (Multinational Space-based Imaging System for Surveillance, Reconnaissance and Observation) n’a pas rencontré le succès espéré, victime aussi bien des désaccords entre les états-majors nationaux que de la crise économique de 2008. Les États partenaires ont donc décidé d’avancer en ordre plus ou moins dispersé, chacun conservant ses prérogatives tout en s’associant via des partenariats bilatéraux, principalement avec la France, qui est devenue de facto le cœur de l’organigramme.
Trois satellites, deux orbites
La composante optique à très haute résolution du système Musis devait être prise en charge par la France. Le système CSO (Composante spatiale optique), qui y a gagné son nom, se composera de trois satellites, dont le premier doit être mis sur orbite le 18 décembre, par un Soyouz ST tiré de Guyane. Les deux satellites suivants seront lancés en mai 2020 (sur Soyouz ST) et octobre 2021 (sur Ariane 62). CSO-1 et CSO-3 seront placés sur une même orbite héliosynchrone de milieu de journée à 800 km d’altitude environ, pour assurer une mission de reconnaissance à très haute résolution.
CSO-2, pour sa part, gravitera lui aussi sur orbite héliosynchrone, mais à 480 km d’altitude seulement. Bien que totalement identique aux deux autres satellites, il bénéficiera par la géométrie de son orbite d’une résolution presque deux fois plus fine, au prix d’une fauchée réduite de moitié. Cette réduction sera de faible conséquence car sa mission ne sera pas la veille mais l’identification précise des cibles qui lui auront été désignées par les satellites de plus grande fauchée et de moindre résolution, qu’il s’agisse des autres CSO ou d’autres satellites comme les Pléiades HR.
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