Alors qu’en France, le confinement est entré dans son deuxième mois, les effets de la réduction des cadences chez les grands avionneurs se répercutent sur leur chaîne logistique et de sous-traitance. Le groupe Daher, dont l’activité dépend à 80 % du secteur aéronautique, et plus particulièrement à 60 % du groupe Airbus, s’apprête à subir le contrecoup de ce ralentissement.
L’avionneur européen a annoncé le 8 avril la réduction de ses cadences de production pour le deuxième trimestre 2020, éventuellement reconductible jusqu’en 2021 : quarante A320 par mois au lieu de soixante, deux A330 au lieu de quatre ou cinq, et six A350 au lieu de neuf ou dix. Plus aucun A380 n’est prévu. Les livraisons elles-mêmes resteront en dessous de ce niveau en raison des restrictions sur les voyages, qui empêchent les clients de venir récupérer leurs appareils. Quelque 3 000 salariés de la division Avions commerciaux ont été mis en chômage partiel jusqu’au 17 mai.
« Aucune reprise durable n’est envisagée avant fin 2021 », déplore Didier Kayat, P-DG de Daher. « Cette baisse historique d’activité, qui vient s’ajouter au manque de compétitivité pour lequel un plan de transformation avait été lancé en début d’année, nous contraint aujourd’hui à envisager des mesures exceptionnelles pour sauver l’entreprise. Dans les prochaines semaines nous présenterons un plan de restructuration. Ce plan aura malheureusement un impact sur l’emploi. »
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