Les résultats des élections allemandes ont dû en dérouter plus d’un : la division est-ouest en encore bien visible sur la carte électorale, même 35 ans après la chute du Mur. Un parti populiste et anti-immigration qui n’existait pas il y a quinze ans, dirigé par une grande bourgeoise lesbienne en couple avec une Sri-lankaise, est devenu le deuxième parti du pays.
Les sociaux-démocrates, les Verts et les libéraux, au pouvoir en coalition pendant vingt ans, sont réduits à peau de chagrin. Seul tire son épingle du jeu Friedrich Merz, patron de la CDU, qu’il a menée en tête des votes… avec un de ses plus mauvais scores.
Le nouvel homme fort a néanmoins un atout dans sa poche : il déteste Angela Merkel, qui le lui rend bien. Et peut-être sera-t-il capable de tirer le bilan de ses seize désastreuses années au pouvoir.
Car il ne faut pas s’y tromper : qui a éteint le nucléaire allemand, rendant le pays dépendant du gaz russe avec toutes ses conséquences industrielles ? Merkel. Qui n’a pris aucune décision stratégique, à part commander américain, en ruinant toute ambition de défense européenne ? Merkel. Qui a ouvert les portes à 1,5 millions de Syriens et immigrés, incapable de les accueillir ? Merkel. Qui a caressé dans le sens du poil les retraités allemands, immobilistes et trouillards, mais qui lui garantissaient une facile victoire électorale ? Qui a gouverné à l’émotion, en ménageant la chèvre, puis le chou, en parangon d’un « en même temps » qu’elle a inventé ? Je crois que vous avez la réponse.
La chantre de « la politique des petits pas », surfant économiquement sur les réformes brutales mais efficaces de Schröder, a conduit son pays et l’Europe dans l’abîme, sans précipitation mais avec obstination. Puisse Merz, son rival depuis 25 ans, prendre désormais les bonnes décisions. L’Allemagne, et l’Europe, en ont besoin.
Pas nécessairement » plaisant » mais réaliste….!!