Entre un déluge et un ciel plombé, il fut difficile d’apprécier les démonstrations en vol du dernier salon de Farnborough, mais la météo n’est pas la seule coupable. Comment se passionner pour les pirouettes en vol stationnaire du F-35 ? Le Harrier a accompli les mêmes, sous ces mêmes cieux pendant plus de 50 ans. Et que penser d’un appareil qui n’a toujours pas été déclaré opérationnel alors qu’il vient de dépasser le Rafale en nombre d’unités produites ? À côté des siens, les déboires techniques des 34 premiers A400M paraissent presque mesquins.
Difficile d’imaginer que le programme a déjà vingt ans et que son prototype, le X-35, a volé dans les derniers jours du XXe siècle. D’ailleurs, combien d’avions présentés cette année peuvent se revendiquer du XXIe siècle ? Les Airbus A380 et A350, comme le Boeing 787 y parviennent, mais se sont fait voler la vedette par leurs aînés rajeunis en versions neo et MAX. Le Typhoon, le Gripen et le Rafale sont indubitablement des appareils du siècle dernier.
Où sont les nouveaux programmes, qui vont permettre aux avionneurs et aux équipementiers de se dépasser une nouvelle fois ? « Le marché est triste, hélas, et j’ai vu tous les avions… », pourrions-nous nous lamenter, tels Mallarmé, sur le tarmac.
Aujourd’hui, si l’on veut de la nouveauté il faut aller chercher chez des constructeurs plus exotiques : Sukhoï, Comac, Mitac, Embraer ou… Bombardier.
C’est sur ce désir de nouveaux horizons que nous vous souhaitons une bonne pause estivale avant de vous retrouver le 26 août pour notre n°15.