La défaite surprise dans le référendum passé auprès des salariés d’Air France ne fait qu’aggraver une crise qui pourrait mettre en péril l’existence même de la compagnie.
Avec un refus voté à 55,4 % et un taux de participation de plus de 80 % du personnel, Jean-Marc Janaillac a subi une douche froide inattendue. Après avoir mis sa démission dans la balance, le patron du groupe Air France-KLM va quitter son poste le 15 mai prochain, à peine deux ans après être arrivé. Ce départ est un soubresaut de plus pour Air France, qui enchaîne depuis 2009 les dirigeants, les grèves et la désaffection des clients.
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Le syndicat SNPL, majoritaire chez les pilotes, a été suivi dans sa position conflictuelle par une grande partie du personnel, ce qui, au vu du faible taux de grévistes, était imprévisible. Mais le P-DG n’a jamais réussi à gagner le cœur des salariés, qui ont utilisé ce moyen pour le faire partir.
La contestation a pourtant des bases assez faibles : les syndicats réclament une augmentation de salaire de plus de 10 %, dont 6 % dès cette année, pour rattraper le gel de la grille des salaires depuis 2011, époque à laquelle Air France se débattait avec difficulté des suites de la crise financière. Mais il ne faudrait pas croire que les rémunérations des salariés sont restées au point mort : en effet, bénéficiant pour la plupart d’un système d’avancement à l’ancienneté, leurs salaires ont automatiquement augmenté à mesure qu’ils progressaient dans la grille.
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