Avant le percement du tunnel sous la Manche, il arrivait que par gros temps le service de ferries vers la Grande-Bretagne fût interrompu. La météo de la BBC annonçait alors, sans sourire : « Le continent est isolé ». Quel que soit le résultat du référendum du 23 juin, ce splendide isolement auquel rêvent les partis eurosceptiques restera un concept du passé.
Qu’il le veuille ou non, le Royaume-Uni est un acteur européen, particulièrement dans le domaine aéronautique et spatial. Son industrie est intégrée au tissu économique du Vieux Continent où siègent ses donneurs d’ordre (Airbus, Finmeccanica et consorts) et ses principaux clients. Même en sortant de l’Union, Londres n’abandonnera pas son siège dans les nombreuses organisations qui n’en dépendent pas directement, comme l’ESA ou l’EASA.
Les grands acteurs économiques du secteur aéronautique et spatial se refusent à toute déclaration sur leurs plans dans l’éventualité d’un « Brexit », mais il ne fait aucun doute que beaucoup y perdraient des plumes.
S’ils votent pour le « Brexit », les Britanniques devront continuer à jouer l’essentiel du jeu européen sans pouvoir peser sur le choix des règles, à l’instar des Suisses et des Norvégiens. Leur industrie souffrira des nouveaux freins aux échanges qui risquent d’apparaître à ses frontières et dont elle s’était fort bien accoutumée à la disparition.