L‘un des avantages qu’il y a à travailler dans la presse aéronautique et spatiale, c’est que les bonnes nouvelles y sont courantes et que néanmoins, il leur arrive de faire la une. En couvrant ce secteur, nous pouvons nous pencher sur des projets fascinants, rencontrer des gens passionnants et assister à la réalisation des promesses d’un futur qu’on espère meilleur. Loin du flygskam, nous côtoyons des hommes et des femmes pour qui la décarbonation est un défi quotidien. Et ça fait du bien.
Plus chauvinement, c’est aussi un milieu où il n’est pas rare d’assister à des succès européens et même français. Si notre secteur spatial est en crise, il n’est jamais aussi bon que quand il se reconstruit pour en sortir. Quant à notre aéronautique, elle est en pointe et le monde entier s’arrache ses produits. Et c’est tant mieux, car cela renforce la position européenne sur la décarbonation, qui devient prescriptrice au niveau global.
Les dirigeants de nos grands groupes, pourtant, savent garder la tête froide. Ils réfléchissent à long terme et évitent de tout sacrifier pour le seul bénéfice d’actionnaires pressés de toucher les dividendes du moindre succès. Ce qui surprend chez des hommes comme Guillaume Faury ou Patrice Caine, tout X qu’ils soient, c’est leur modestie dans le succès. Leur secteur a subi l’une des pires crises et aujourd’hui leur principal souci est de réussir à embaucher les talents que requiert leur croissance.
Les chiffres de 2023, tels que les a annoncé le Gifas (Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales), feraient pâlir d’envie les concurrents outre-Atlantique. Non qu’ils ne puissent les égaler, mais parce que chez eux ils sont inaccessibles sans la manne de l’État et surtout du Pentagone. Ici le secteur est le principal contributeur de la balance commerciale, et s’il importe aussi, sa valeur ajoutée est inestimable.
C’est un succès durable, qu’il convient de rappeler et de célébrer.