Le report de la livraison des hélicoptères interarmées légers (HIL) à 2028 pose aux armées françaises un problème supplémentaire dont elles n’avaient pas besoin. Dans son rapport provisoire diffusé début juillet, le sénateur Dominique de Legge a mis en lumière un certain nombre de points qui éclairent d’un nouveau jour le problème de disponibilité des voilures tournantes militaires. Il plaide par exemple pour l’utilisation d’un nouvel indicateur, dit DT, pour disponibilité technique. Celui-ci prendrait en compte la disponibilité réelle des hélicoptères par rapport au nombre d’hélicoptères total existants. L’indicateur actuellement utilisé dans les rapports est en effet celui de la DTO, ou disponibilité opérationnelle, qui ne prend en compte que le ratio d’hélicoptères opérationnels par rapport au nombre d’hélicoptères envoyés en opération.
Nourri de nombreuses auditions, le rapport montre les petits arrangements avec les chiffres qui ont pu être faits auparavant. En ce qui concerne les opérations menées, « 93 % d’entre elles » ont pu être menées grâce aux moyens existants. Mais, comme le souligne le rapporteur, c’est parce que, « au lieu d’avoir les moyens de nos ambitions, nous avons les ambitions de nos moyens » : le nombre d’opérations préparées est en réalité limité par les moyens aéroportés disponibles.
Le tableau ainsi dressé du parc d’hélicoptères français n’est franchement pas reluisant.
Plusieurs flottes dépassent les trente ans d’âge moyen, avec une mention spéciale pour les Gazelle de l’armée de terre (32 ans), les Puma de l’armée de l’air (39 ans) et les Alouette III de la marine (45 ans). Le coût de la maintenance a fortement augmenté au cours des huit dernières années, malgré une disponibilité qui a eu tendance à diminuer : le budget de ce service est passé de 412 M€ à 645 M€ entre 2009 et 2017 (+56 %).
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