Comment regagner la bataille de l’opinion publique ? La question est de taille pour le secteur de l’aviation d’affaires, alors que les critiques sur les rejets en CO2 des avions se montrent de plus en plus virulentes. Bien qu’elles se concentrent pour l’instant surtout sur l’Europe et le transport commercial, le secteur de l’aviation d’affaires a décidé de prendre les devants. Si la filière fait travailler plusieurs centaines de milliers de personnes en Europe, de façon directe ou indirecte, elle ne concerne comme utilisateurs réguliers que quelques dizaines de milliers de personnes sur le continent.
De ce point de vue, et si la contestation du transport aérien prend de l’ampleur, l’aviation d’affaires risque d’être la première victime de cette atmosphère de défiance généralisée, sur fond de catastrophisme climatique et d’angoisse carbonée.
Les professionnels ont donc décidé de prendre le mors aux dents. Une partie des avions présentés sur le tarmac de l’aéroport de Genève à l’occasion du salon Ebace 2019 étaient arrivés tout droit de Farnborough, où se tenait le samedi 18 mai un symposium consacré au carburant écologique. Et 23 de ces appareils ont fait le trajet entre les deux aéroports grâce à un carburant dit « durable », promu par la « Sustainable Alternative Jet Fuels (SAJF) Initiative ». Ce SAJF peut être composé d’éléments divers, à partir du moment où il présente les mêmes caractéristiques que le kérosène normalement employé.
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