Le Volocopter vole à Singapour et ses rivaux s’invitent au salon de la NBAA à Las Vegas. Le VSR700 s’apprête à voler à Marignane et la Marine veut multiplier les drones. Dans l’espace, le remorqueur MEV-1 se dirige vers sa cible tandis que l’avion spatial autonome X-37B revient d’une mission de deux ans. Pour la première fois, le vol autonome a envahi toutes nos rubriques, signe d’une transition à l’œuvre dans l’ensemble du secteur.
L’intelligence artificielle s’impose dans les cockpits. Les pilotes deviennent opérateurs, voire cautions éthiques lorsqu’il s’agit d’ouvrir le feu au combat. Le temps semble proche où le rôle des humains à bord va se réduire à celui de passager… dans les appareils où il aura encore sa place. Qu’il s’envole d’un centre ville pour rejoindre un aéroport ou se fasse déposer à la surface de la Lune, il devra s’en remettre à un pilote logiciel.
Aux temps héroïques des débuts de l’aviation commerciale, les premiers pilotes refusaient les cockpits fermés. Ils ont dû s’y faire. À l’ère du jet et des commandes de vol électriques ils sont passés du pilotage à trois au pilotage à deux. Il n’y aura bientôt plus qu’un pilote, chargé de surveiller les automatismes et de rassurer les passagers. Combien de temps avant qu’il ne s’efface à son tour ?
Comme pour les voitures autonomes sur Terre, le passage au vol autonome dans les airs et dans l’espace est censé accroître la sécurité et réduire les consommations. La crise logicielle autour des accidents du 737 MAX montre que la confiance sera difficile à établir. À terme cela pose la question de l’avenir de la profession de pilote. Loin du glamour d’antan, la prochaine génération se limitera-t-elle à développer et qualifier des logiciels ? Que restera-t-il alors du rêve qui alimente la passion et nourrit l’industrie ?