La procédure pour organiser un référendum sur la privatisation du groupe ADP (ex-Aéroports de Paris) a atteint le million de signatures. C’est beaucoup, mais c’est trop peu. Il est désormais quasiment acté que les 4,7 millions de soutiens nécessaires ne seront pas réunis d’ici la date butoir du 12 mars. Le gouvernement français va-t-il se laisser convaincre par ceux qui réclament un changement de loi, permettant la tenue du référendum avec seulement un million de soutiens ? Dans le contexte actuel de grève et de blocage des transports, cette concession à la vox populi pourrait porter.
L’appel au maintien du contrôle de l’État sur une infrastructure aéroportuaire majeure pourrait même trouver un écho au sein de ceux qui pointent le transport aérien comme un pollueur majeur, malgré les efforts louables du Gifas pour publier des chiffres raisonnables au milieu d’un maelström de simulations biaisées, dans un sens comme dans l’autre.
Mais que se passera-t-il lorsque ces mêmes chantres d’une écologie binaire réuniront un million de signatures pour réclamer l’impossible taxation du kérosène aérien ou l’interdiction des vols intérieurs « apanage des riches » ? Nombreux sont les dossiers qui pourront être pris dans l’engrenage des décisions référendaires : nucléaire, glyphosate, défense, tout en préservant le niveau de vie, l’agriculture et la paix. Vouloir tout et son contraire est symptomatique d’une société incapable de s’adapter aujourd’hui aux changements, sans penser aux conséquences demain.
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