Trottinettes dans le ciel

Barensky Aerospatium Edito
Stefan Barensky, rédacteur en chef d'Aerospatium.

Au cours des derniers mois, la vie des Parisiens est devenue un enfer avec l’invasion des trottinettes électriques de location. Outre les désagréments causés par leur multiplication incontrôlée, leur mise à la disposition d’utilisateurs ne maîtrisant pas les arcanes du code de la route, voire totalement dépourvus de bon sens, a été à l’origine d’innombrables accidents, parfois graves et même mortels pour certains. Depuis le 1er septembre, une réglementation est en place pour mettre fin à ce chaos, avec des règles strictes d’utilisation de l’espace public.

Les rues parisiennes ne sont pas les seules à être devenue dangereuses par la multiplication des usagers et le manque de règles de bonne conduite. Le croisement fortuit de deux satellites, un de l’ESA et l’autre de la constellation Starlink, n’est qu’un avant-goût de ce qui nous attend avec le déploiement de milliers de satellites sur orbite basse. L’amateurisme de SpaceX sur la gestion de la situation fait frémir. Des règles doivent être établies au-delà de ce qui existe dans les traités en vigueur, dont la rédaction remonte à un temps où le spatial n’était l’affaire que d’une poignée d’États. L’établissement de ces règles peut facilement devenir un outil de domination technique ou stratégique.

Pendant des décennies, la réglementation des cieux atmosphériques était sous l’autorité de régulateurs nationaux ou régionaux qui acceptaient tous la parole du plus puissant d’entre eux, la FAA, comme parole d’évangile. La crise du 737 MAX l’a poussée à bas de son piédestal. La perspective d’un désaccord entre régulateurs sur le retour en vol du monocouloir de Boeing affole les compagnies aériennes. Dans les airs comme dans l’espace, un consensus s’impose, et il ne doit pas être l’expression de la domination d’un seul.

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