Elon Musk a pris tout le monde par surprise le 7 août : dans une série de tweets publiés en pleine journée, le patron de Tesla et de SpaceX a annoncé qu’il envisageait de sortir le constructeur automobile de la Bourse de New York et d’en faire une entreprise privée. Il a proposé un cours de rachat – 420 $ – et a même affirmé que les « fonds étaient assurés ». L’annonce, peu orthodoxe, a fait sauter le titre, qui tournait autour de 330 $ : il a bondi à 390 $, avant que la cotation soit suspendue une heure plus tard.
Le gendarme de la Bourse américaine, la SEC, avait déjà autorisé les annonces sur Twitter, même si elles sont peu fréquentes. Mais celle-ci est particulière : elle a eu lieu pendant les heures de cotation, ce qui est très inhabituel, et elle n’a été suivie d’aucun communiqué de presse explicatif. Surtout, elle intervenait une heure après une autre annonce qui avait fait flamber le titre. Selon un article du Financial Times publié le matin du 7 août, le fonds souverain saoudien PIF (Public Investment Fund) avait pris une participation importante (jusqu’à 5 %) chez Tesla, augurant éventuellement d’un apport de cash frais, dont Tesla a grand besoin.
Aussitôt la rumeur, encouragée par les tweets d’Elon Musk, a couru que le fonds était aussi prêt à apporter les dizaines de milliards de dollars nécessaires à retirer Tesla de la cote.
Quelques jours plus tard, dans une étrange interview donnée au New York Times, Musk révélait « travailler 120 heures par semaine » et ne pas dormir sans somnifères. Les quatre journalistes présents racontaient aussi ses crises de larmes et de rire pendant l’entretien, soulevant des inquiétudes sur l’état psychologique du patron. Lui déclarait à ce moment être prêt à laisser les rênes de l’entreprise à toute personne qui serait meilleure que lui.
Des soupçons de manipulation
La conjonction de ces deux événements a déclenché une avalanche de questions. Elon Musk essayait-il d’utiliser l’excuse des médicaments pour expliquer ses tweets sur la privatisation de Tesla ?
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