« En ce moment, en France et en Allemagne, les gens se focalisent surtout sur nos désaccords. »
La dernière Ariane 5 a décollé. Ariane 6 n’est pas prête. D’une certaine manière la transition entre les deux, telle qu’elle était prévue, a échoué. La situation est mal vécue en France. Quel est le sentiment en Allemagne et au sein du DLR ?
Walther Pelzer : Je suis très reconnaissant de tout ce qui a été accompli sur Ariane 5 sous la direction de la France. Pendant longtemps, elle a été la colonne vertébrale de notre accès à l’espace. Le point d’orgue de sa carrière a été atteint avec le lancement du télescope spatial James Webb. La charge utile la plus chère de tous les temps, un bond en avant pour les sciences, a vu sa durée de vie doublée grâce à la précision d’injection atteinte par Ariane 5 et grâce à l’équipe derrière elle. C’est quelque chose que personne ne va oublier.
Au sujet d’Ariane 6, nous avons ce retard. L’Europe affronte une crise, elle a perdu son accès autonome à l’espace. Ariane 6 n’est pas disponible. Vega C n’est pas disponible non plus et ne va pas retourner en vol rapidement après les résultats du dernier essai au banc dont nous avons été informés au conseil de l’ESA à Stockholm [le 28 juin, ndlr].
Cet article compte 2 820 mots.
[…] Walther Pelzer, directeur général de l'Agence spatiale allemande au DLR, a répondu à nos questions sur les frictions franco-allemandes. […]