Épreuve de crédibilité

Cette année olympique risque d’être une épreuve pour beaucoup, dont la crédibilité est fragile, quand elle n’est pas déjà bien amoindrie. Aux États-Unis, le géant Boeing donne l’impression de ne pas parvenir à sortir d’un tunnel de crises qui se succèdent depuis cinq ans. Les derniers déboires du 737 MAX font même oublier que sa capsule Starliner, qui doit emporter son premier équipage cette année, accuse six ans de retard.

La politique d’externalisation de la Nasa est mise à l’épreuve elle aussi avec la perte de la première mission robotique lunaire commerciale qu’elle avait commanditée. De plus, la crédibilité de son programme lunaire Artemis est remise en question à chaque hoquet du développement du Starship de SpaceX.

En Europe, la filière spatiale n’en mène pas large elle non plus. En commençant l’année sans lanceur et en confiant de plus en plus de missions stratégiques à Elon Musk, elle a perdu de sa souveraineté et de sa superbe. Un lent travail de reconstruction va devoir être accompli, dont le premier vol d’Ariane 6 n’est qu’un des éléments.

Les petits lanceurs commerciaux européens, qui se sont vantés de pouvoir changer la donne, vont devoir voler et prouver la justesse de leurs choix technologiques et économiques. Leurs homologues américains ont tous échoué à la première tentative. Plusieurs ont déjà jeté l’éponge. Fera-t-on mieux de ce côté-ci de l’Atlantique ?

Enfin, le discret baptême du feu des antimissiles Aster contre des drones low cost en mer Rouge, tout comme la livraison prochaine des premiers F-16 à Kiev, rappellent que les démocraties y jouent leur crédibilité au quotidien et auront pour cela besoin d’une base industrielle forte. Si ce front est tenu, le possible retour de Donald Trump aux affaires menace de causer un effondrement à l’arrière.

Moscou, Pékin et Téhéran le savent bien : cette année nous ne courons pas pour un podium, mais pour des éliminatoires.

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