L’ESA se prépare à un report d’Ariane 6 à 2022

ELA-4 Ariane 6
L'ELA-4 ne pourra pas recevoir Ariane 6 avant 2021. Crédit : ESA - Cnes - Sentinel.
Entre les ultimes difficultés techniques à régler, l’interruption de certaines activités causée par le confinement en Guyane et en Europe, et les contraintes imposées par la situation sanitaire qui s’installe dans la durée, le calendrier de développement d’Ariane 6 pourrait connaître un décalage de dix-huit mois par rapport aux objectifs initiaux fixés en 2017.

Les 28 et 29 octobre, le conseil de l’ESA se réunira pour évaluer les conséquences de la crise du Covid-19 sur ses programmes et en particulier sur la fin du développement du nouveau lanceur Ariane 6. Des audits ont été réalisés auprès de tous les partenaires, institutionnels et industriels, afin de prendre le pouls de la filière spatiale alors que la pandémie s’installe dans la durée, imposant de nouvelles normes de travail dont les effets sur la productivité commencent tout juste à être mesurés.

Les délégations des États membres de l’ESA se retrouveront à nouveau en décembre, cette fois-ci pour prendre des décisions budgétaires concernant la situation. Elles tiendront compte à la fois des nouvelles conditions industrielles mais aussi des possibilités offertes par les différents plans de relance nationaux et européens, ainsi que du nouveau cadre financier pluriannuel 2021-2027 qui devrait alors avoir été finalisé par la Commission et le Parlement européens.

Au cours des derniers mois, l’ESA a entrepris de contractualiser une grande part des programmes adoptés en novembre dernier à la ministérielle de Séville, afin de prendre des engagements sur le long terme avec l’industrie. Les programmes de sondes spatiales Hera et MSR (Mars Sample Return), tributaires de la mécanique céleste, ont été lancés. Les signatures ont également démarré et vont se poursuivre à bonne cadence pour le développement des familles de satellites du programme Copernicus Expansion ou pour la contribution européenne à la station orbitale cislunaire Gateway de la Nasa.

Toutefois, tous ces programmes se projettent au-delà de la prochaine ministérielle, en 2022, et pourront bénéficier d’un éventuel recalage à cette occasion.

Ce n’est pas le cas des programmes de lanceurs, qui sont entrés en phase finale de qualification l’an dernier, avec la préparation des essais au niveau des systèmes. Selon le calendrier prévu, ils devaient être passés en phase de production opérationnelle bien avant la prochaine échéance ministérielle.

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