Exubérance

Les périodes de crise sont par nature propices aux enrichissements faciles et ces années de pandémie n’y échappent pas. Les paris opportunistes sur les changements qui s’amorcent attirent les investisseurs à la recherche d’une martingale technologique imparable.

Toute ruée vers l’or s’accompagne d’une certaine frénésie, et avec elle, d’un manque de discernement certain. Combien de pépites n’étaient que des pyrites de fer sans valeur ? Le succès de quelques-uns ne peut garantir celui des multitudes. Il y aura des victimes au bord du chemin. La pollution des cours d’eau au mercure, l’élimination des populations autochtones et quelques guerres témoignent du passage de la folie de l’or…

La nature humaine a peu changé aujourd’hui. Qu’un milliardaire fasse miroiter une « rupture technologique » comme potentiel eldorado et les suiveurs abondent. Peu importe si la technique, la physique et le bon sens économique sont malmenés, le simple fait qu’il puisse avoir raison ouvre la voie aux imitateurs avides. Nathan de Rothschild n’a pas bâti sa fortune autrement qu’en comptant sur le suivisme des boursicoteurs londoniens pour leur faire croire Napoléon vainqueur à Waterloo alors qu’il connaissait déjà sa défaite.

L’argent facile, la caisse de résonance des médias ultraconnectés et quelques outils pour contourner les garde-fous boursiers accélèrent et amplifient ce suivisme. Dans le spatial, les constellations ont cédé le pas au mégaconstellations et les gigaconstellations pointent leur nez, au point d’affoler les opérateurs traditionnels, non pas face à un péril économique mais à un danger physique. L’humanité vide déjà la mer de ses poissons, la voici qui veut remplir le vide cosmique de satellites, jusqu’à l’interdire à tous.

Un retour à la raison s’impose, mais qui saura l’imposer ?

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