À la guerre, les alliances se font et se défont et, pour Ankara, c’est l’occasion de réviser certains de ses choix de fournisseurs. Sept mois à peine après le début des livraisons de systèmes antiaériens et antimissiles russes S-400 qui a valu au pays son exclusion du programme F-35 par Washington, voilà que la Turquie se rappelle son appartenance à l’Otan, et des Patriot. Elle en appelle à l’allié américain et à ses partenaires européens pour lui fournir les moyens de contrer la maîtrise du ciel syrien par Moscou.
Car entre-temps, les agendas géopolitiques des nouveaux amis d’hier ont divergé, notamment depuis décembre avec l’offensive gouvernementale syrienne à l’est d’Idleb, soutenue par la Russie et l’Iran, suivie de la contre-attaque des rebelles fin janvier, qui a vu des postes d’observation turcs touchés par des tirs syriens. Moscou et Ankara s’accusent désormais l’un l’autre de ne pas respecter les accords de Sotchi signés en 2018 et prévoyant la mise en place d’une zone démilitarisée autour d’Idleb.
La Turquie, qui a triplé son effectif dans la zone à la mi-février, s’inquiète désormais de la maîtrise du ciel par l’aviation russe, protectrice de l’aviation syrienne. Rien que le 27 février, 33 soldats turcs ont ainsi été tués par des frappes aériennes.
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