En s’invitant dans le secteur spatial avec ses idées iconoclastes – bonnes et moins bonnes – et la liberté que lui conférait sa fortune, Elon Musk a chamboulé le paysage. Les Européens effarés ont mis du temps à évaluer la situation et à mettre en chantier une industrie capable de produire des Ariane repensées pour être compétitives. Déjà en difficulté, ILS avec son Proton a été remisé au rang d’outsider tandis que Sea Launch a été éjecté du ring.
L’accident dont a été victime SpaceX le 1er septembre arrive à point nommé pour rappeler que le duopole ainsi constitué fragilise l’ensemble du secteur. Pour être robuste, le marché des lancements nécessite trois, voire quatre, fournisseurs crédibles. Reste à savoir s’il peut les faire vivre.
Les difficultés rencontrées par Elon Musk avec ses autres initiatives industrielles – Tesla Motors et Solar City – et l’opacité sur la réalité de leurs résultats inquiètent aussi les analystes. Le roi serait-il nu ?
Que ceux qui craignent de voir l’industrie spatiale perdre son irremplaçable trublion ne s’inquiètent pas trop : Jeff Bezos a posé la première pierre de sa propre usine de lanceurs en Floride.