Comment préparer l’avenir de l’aéronautique ? Alors que les contraintes économiques à long terme sont incertaines, que les exigences réglementaires et écologiques ne cessent d’augmenter et que les riverains réclament des avions de plus en plus silencieux, il est temps pour les avionneurs et les équipementiers de se pencher sur la question. D’autant que le besoin de voyager, lui, continue de progresser de façon irrépressible. Boeing le chiffre même à près de 6 000 avions nouveaux dans les dix prochaines années. De nouveaux besoins de Défense se font aussi plus pressants.
Pour autant, en Europe, les principaux constructeurs semblent plutôt tenter de capitaliser sur des architectures éprouvées, avec les risques que cela comporte pour la filière : comment maintenir les installations de tests sans besoin identifié ? Comment garder les ingénieurs si l’on n’innove plus qu’à la marge ?
En l’absence de concepts nouveaux, le secteur ne pourra pas remplir les objectifs qu’il s’est pourtant fixé : une réduction drastique des émissions et un transport aérien plus accessible, malgré une hausse probable du pétrole.
Seule une compétition mondiale permettra de relancer la machine à idées. En annonçant réfléchir au nouveau Middle of Market et en présentant un appareil nouveau pour la compétition T-X, Boeing pourrait avoir enfin donné le coup d’envoi d’un renouveau, que soutiennent de leurs côtés les motoristes ou les organismes de recherche.