Pékin l’affirme : des astronautes chinois débarqueront sur la Lune en 2029. Un astronaute émirien a rejoint la Station spatiale internationale pour un séjour de six mois au sein de l’équipage permanent. Deux astronautes Saoudiens viendront également travailler à bord du complexe orbital en mai.
Dans tous ces pays, on se projette vers un avenir spatial et on investit pour cela, dans le champ de l’industrie, de la recherche et du rêve, moteur de l’éducation. Il est triste de constater que ce sont des régimes autoritaires qui misent le plus sur la formation d’élites techniques quand les enfants de nos démocraties se morfondent dans un pessimisme cynique aussi romantique que stérile, l’horizon barré par la guerre en Ukraine et une inexorable apocalypse climatique. Pourquoi chercher à concrétiser des rêves quand on n’en nourrit aucun ? Pourquoi prendre des responsabilités quand tout semble vain ?
Nous avons décrit la conséquence de cette perte de vision d’avenir dans notre récent dossier sur l’emploi. L’industrie lance des recrutements massifs et peine à trouver des candidats pour les poste qu’elle offre.
En mars, le comité de douze « sages » créé par l’ESA à l’initiative d’Emmanuel Macron suite au sommet de Toulouse de l’an dernier, doit publier un rapport sur l’intérêt de développer une capacité de vol habité en Europe. De leurs réflexions pourrait naître l’impulsion qui mettra fin à la politique de « strapontins » qui prévaut sur le Vieux continent depuis plus de quarante ans. Une telle étincelle pourrait ranimer une flamme d’espoir et de rêve chez les jeunes générations.
Sur orbite, Russes et Américains travaillent et vivent ensemble en bonne intelligence malgré les choix politiques de leur gouvernement respectif. Face à l’immensité d’un espace qui reste hostile, la fraternité humaine se forge. Il serait dommage de ne pas y voir un espoir pour l’avenir.