Pour son grand retour en Europe, le congrès annuel de la Fédération internationale d’astronautique (IAF), qui se tient à Brême du 1er au 5 octobre, a réuni plus de 6 300 délégués venus du monde entier. Après une édition à Naples en 2012, à la veille du premier Conseil ministériel de l’ESA consacré à Ariane 6, l’IAC a dérogé à la règle non écrite qui voulait qu’un congrès sur deux se déroulât sur le vieux continent et était passé par Pékin, Toronto, Jérusalem, Guadalajara au Mexique puis Adélaïde en Australie, avant de revenir en Europe.
Or le spatial européen a bien changé depuis le Congrès de Naples. Une Ariane 6 dans sa configuration finale trône à l’entrée du Palais des Congrès de Brême et les premiers éléments de ce nouveau lanceur sont produits à quelques kilomètres de là. L’Europe est aussi devenue un partenaire stratégique de la Nasa sur ses projets d’exploration lunaire, et là aussi, cela se passe dans les salles blanches d’Airbus à côté de l’aéroport de la cité hanséatique.
Parmi la multitude de sujets abordés dans les plus de 2 750 présentations qui se sont succédé, comme dans le hall d’exposition, la Lune et son exploration ont été très largement mises en vedette. Tous les industriels impliqués dans le programme Orion rivalisaient par la taille de leur maquette de la capsule. Airbus, notamment, mettait en avant le module de service ESM, qui représente la contribution européenne au programme. Deux exemplaires de ce module sont actuellement en intégration dans une salle blanche située à moins de 5 km du centre de Congrès. L’un d’eux doit être livré aux États-Unis le 29 octobre. Ce module de service équipera la capsule Orion EM-1 qui doit voler inhabitée en direction de la Lune sur le tout premier lanceur géant SLS. Jim Bridenstine, le nouvel administrateur de la Nasa, a d’ailleurs annoncé en ouverture du Congrès que ce premier vol était désormais prévu pour juin 2020.
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