L’intronisation de Donald Trump à la présidence des États-Unis le 20 janvier va inaugurer une période de grande incertitude pour tout le monde, et en particulier pour l’industrie aéronautique, spatiale et de défense. Depuis novembre, les responsables européens du secteur qui ont rencontré l’équipe de transition du président élu – généralement après avoir rencontré celle de sa rivale malheureuse – en sont sortis avec plus d’interrogations que de certitudes. « Tout est possible », résumait récemment un haut responsable français.
Au delà du protectionnisme économique et de la réduction du parapluie militaire sur l’Europe, qui sont des politiques répondant à une cohérence propre, les réactions épidermiques du président tweeteur ont déjà ébranlé quelques acteurs majeurs, comme Boeing avec ses critiques sur le prix du nouvel Air Force One, ou Lockheed Martin avec celui du F-35.
L’industrie n’aime pas les incertitudes. C’est mauvais pour les investissements. Et la période qui s’annonce est incertaine.
Mais ce manque de stabilité peut aussi représenter des opportunités pour qui est suffisamment prompt à reprendre la balle au bond. Sur ce point, la rapidité à laquelle Jeff Bezos et Elon Musk ont retourné leur veste à l’égard du nouveau président est édifiante. Les Européens, déjà touchés du Brexit, auront-ils cette souplesse dans l’échine ?