En théorie, Mars se situe dans la « zone habitable » autour du Soleil. Dans ses jeunes années, la planète a d’ailleurs disposé d’eau liquide à sa surface ainsi que de la protection d’une atmosphère dense et d’une magnétosphère. Il y a 3,5 milliards d’années, les mouvements de convection de son noyau ont cessé et avec eux le champ magnétique a disparu, ne subsistant plus que très localement et très faiblement là où des roches avaient été fortement magnétisées. Sa magnétosphère éteinte, Mars a subi l’érosion de son atmosphère par le vent solaire. L’effet de serre a disparu, la pression a diminué et elle est devenu un désert froid.
Pour mieux comprendre ces phénomènes, une meilleure connaissance de l’intérieur de Mars est nécessaire. Aujourd’hui, les modèles sur la structure interne de la planète se basent sur l’étude de son champ gravitationnel depuis l’orbite. Aucun sismomètre n’a été déposé à la surface depuis les missions Viking de 1976. Et encore, à cette époque les mesures ont-elles été effectuées à l’intérieur des atterrisseurs, si bien que toute secousse provenant du sol était filtrée par les amortisseurs du train d’atterrissage. Les mesures récoltées provenaient principalement de l’effet du vent.
La mission InSight (Interior Exploration using Seismic Investigations, Geodesy and Heat Transport), sélectionnée par la Nasa dans le cadre de son programme de petites missions planétaires Discovery, a été imaginée pour déposer directement sur le sol martien un sismomètre ultrasensible (cent fois plus que ceux des Viking). Pour réaliser celui-ci, le Jet Propulsion Laboratory (JPL), responsable de la mission, a fait appel au Cnes, qui avait déjà fait des développements avec l’Institut de physique du globe de Paris (IPGP) pour un tel instrument destiné à voler sur la sonde russe Mars 96, perdue au lancement en 1996.
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