Matt Desch, P-DG d’Iridium, peut se frotter les mains car il est sur le point de remporter son pari. La constellation Iridium de première génération, qui a déjoué toutes les prévisions, même les plus optimistes, est restée opérationnelle pendant près de vingt ans malgré l’incroyable complexité de sa conception qui remonte au début des années 1990. Initialement, les satellites développés par Motorola – nouveau-venu dans le secteur – étaient basés sur une plateforme fournie par Lockheed (qui a fusionné avec avec Martin Marietta en 1995 pour former Lockheed Martin) pour une durée de vie garantie de huit ans.
Les dix satellites de nouvelle génération qui viennent d’être mis sur orbite vont en réalité remplacer des satellites qui fonctionnent depuis 1998 ! Ils ont aussi survécu à la faillite de l’opérateur initial.
Après le succès du lancement des 88 premiers satellites, l’échec de l’exploitation d’un marché inexistant a entraîné un passage de l’opérateur Iridium SSC sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites en août 1999. La dette de plus de 4 Md$ auprès des investisseurs a été effacée. Un nouvel opérateur, Iridium LLC (devenu aujourd’hui Iridium Communications), a pu reprendre la constellation en 2002 pour le prix modique de 35 M$ (412 000 $ par satellite sans compter le segment sol) et rediriger ses efforts vers le marché militaire américain. Sept autres satellites stockés au sol ont été lancés en 2002 pour la maintenance de la constellation. Les trois premiers satellites produits n’ont jamais été lancés. Le n°2 sert toujours de banc d’essai au sol pour les mises à jour logicielles et la qualification des terminaux.
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