La saison humide s’achève sur la Guyane en cette fin juin. Néanmoins, les pluies nocturnes transforment la visite du chantier de l’ELA-4 au petit matin en un exercice de progression dans la boue. Le nouveau venu n’y prête toutefois pas vraiment garde tant le spectacle de ce chantier pharaonique occupe toute son attention.
En Zone de lancement (ZL), les carneaux d’évacuation des gaz ont pris toute leur dimension et leur couverture d’un voile de béton a commencé. De prime abord ils rappellent ceux de l’ELA-3 d’Ariane 5, mais leur section a été quadruplée, avec une largeur qui passe de 10 à 20 m. La profondeur sous le lanceur atteint 28,5 m contre 12,7 m sous l’ELA-3. Les leçons des difficultés rencontrées aux débuts d’Ariane 5 n’ont pas été oubliées. « Nos outils de modélisation ont aussi beaucoup évolué depuis le début des années 1990 », explique Jacques Bertrand, sous-directeur Développement Sol à la Direction des Lanceurs du Cnes. Une énorme conduite de 2 m de diamètre a été installée pour alimenter le système de déluge qui limitera les chocs thermiques et acoustiques. Elle sera connectée au château d’eau de 90 m de haut dont la construction commence à peine. Là aussi une meilleure modélisation a permis de repenser les jets afin de les rendre plus efficaces.
La fosse dans laquelle les carneaux ont été construits va être comblée tout au long de l’été. La roche sur laquelle le massif a été construit s’est révélée plus friable que prévue et a donc été renforcée par des pieux en béton. D’énormes fers à béton jonchent encore le chantier, ils vont servir à compléter la structure du massif sur laquelle une double voie ferrée a été partiellement installée. Une fois le remblais achevé autour des carneaux elle sera prolongée pour permettre au portique métallique mobile de 100 m de haut de venir en position pour protéger le lanceur en ZL lors de la pose de la charge utile.
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