La Nasa va donner le nom d’Elon Musk à un cratère lunaire

    HLS Artemis Nasa Starship
    La Nasa compte toujours sur le HLS dérivé du Starship pour atteindre la Lune. Crédit : SpaceX.
    La Nasa n’a pas dit son dernier mot dans ses tentatives de sauver son programme lunaire Artemis des velléités d’annulation prêtées à Elon Musk et son DoGE (Department of Government Efficiency).
     
    Nous remercions nos lecteurs de ne pas s’être offusqués de cet innocent poisson d’avril, qui respecte une vieille tradition de la presse aéronautique et spatiale française.

    Elon Musk n’a jamais caché sa préférence pour la Planète rouge par rapport à notre proche voisine la Lune. « Ce n’est qu’une distraction, allons directement sur Mars » avait-il même lâché début janvier. La Nasa aimerait néanmoins lui rappeler qu’elle lui a confié deux contrats d’un montant total de 4,05 Md$ pour y déposer ses astronautes – et les en ramener en toute sécurité – avant que les Chinois n’y posent le pied à leur tour, probablement dès 2029.

    À cette fin, elle a décidé d’utiliser les grands moyens et de le ré-intéresser à l’objectif en renommant l’un des cratères à proximité du pôle Sud, « cratère Elon Musk ». La Nasa n’a pas encore officiellement précisé quelle formation serait débaptisée pour honorer le milliardaire présenté comme l’homme le plus riche du monde. Tout laisse à penser que ce devrait être un des cratères ciblés par les futures missions lunaires habitées. Cette région riche en réserves d’eau dans les roches et possiblement au fond de certains cratères plongés dans une nuit éternelle, présente un grand intérêt stratégique pour une occupation durable de la Lune.

    Lune
    La région polaire australe de la Lune est très tourmentée. Le pôle sud est sur le bord du cratère Shackleton. Crédit : Lunar & Planetary Institute.

    Le plus évident serait le cratère Shackleton (21 km de diamètre), dont la bordure, illuminée en continu, abrite très précisément le pôle sud lunaire. « Un petit bout perpétuellement dans la lumière et un abîme de noirceur glacée que personne n’a encore exploré, ça ressemble bien à Elon Musk », a reconnu John Dory, ancien directeur à l’US Geological Survey, qui assiste la Nasa dans ses activités cartographiques du système solaire et dont les services ont été décimés par le DoGE.

    Forte opposition à l’initiative de la Nasa

    Toutefois, le changement de nom n’est pas du goût de tout le monde, a commencer par la communauté internationale des scientifiques basés en Antarctique, qui défend la mémoire d’un de ses pionniers, Sir Ernest Shackleton (1874-1922). L’USAP (United States Antarctic Program) brille toutefois par son silence après la décision du DoGE de limoger les deux tiers des employés de la National Science Foundation (NSF) qui le finançait.

    Pour la Royal Scottish Geographical Society (RSGS), de Perth, en Écosse, dont Sir Ernest Shackleton fut le secrétaire il y a plus d’un siècle et qui décora Neil Armstrong de sa médaille Livingstone en 1971, « si ce M. Musk veut son cratère sur la Lune, il n’a que se le creuser lui-même, ce qu’il ne manquera pas de faire avec son maudit Starship ! »

    Pôle sud Lune
    Le pôle sud se situe sur la crête perpétuellement éclairée du cratère Shackleton tandis que de la glace d’eau pourrait être piégée dans son fond, plongé dans une nuit éternelle. Crédit : Lunar & Planetary Institute – Nasa – Isro.

    L’Union astronomique internationale (UAI) a elle aussi fait remarquer qu’elle seule est habilitée à nommer les formations à la surface des autres astres, et en particulier les cratères lunaires, et qu’elle avait des règles pour cela. Ainsi, le WGPSN (Working Group for Planetary System Nomenclature) refuse toute dénomination ayant une signification politique, militaire ou religieuse à l’exception des noms de politiciens antérieurs au XIXe siècle. La carrière politique d’Elon Musk dans le gouvernement Trump lui barrerait donc l’accès à une postérité lunaire, estiment les astronomes. « Nous ne voulons pas de nazis sur la face cachée ni partout ailleurs sur la Lune », s’est même énervé le représentant finlandais Timo Vuorensola .

    « Nous ne reconnaissons pas l’autorité d’une entité qui a retiré à Pluton son statut de planète », a rétorqué Fred Whiting, conseiller astrologique de Donald Trump à la Maison Blanche.

    Un cratère pour Donald Trump aussi

    Informé de l’initiative de la Nasa, le président Donald Trump a fait savoir aux services concernés que « si Elon avait son cratère, il avait droit au sien aussi, mais plus grand et plus visible, un cratère si beau que personne d’autre n’en a eu de si beau auparavant ». Le premier choix de la Maison Blanche s’était porté sur le cratère Tycho, l’un des plus remarquables de la face visible. Ce qu’il reste de service consulaire compétent au Département d’État serait cependant parvenu à infléchir la volonté présidentielle. « Nous ne pouvons pas prendre aux Danois à la fois le Groenland et leur plus grand astronome », a expliqué John Pilchard, conseiller aux affaires baltiques. « Pourquoi ? Ils n’avaient qu’à aller sur la Lune ces loosers ! » a répondu le président sur le groupe Snapchat de la Maison Blanche.

    Convenant cependant que Tycho pourrait constituer un futur élément de négociation avec Copenhague, le président aurait accepté que le choix actuel soit déplacé sur le cratère Poisson, du nom du mathématicien français du XIXe siècle Siméon Denis Poisson. « Cela devrait simplifier l’équation », explique-t-on dans l’entourage du président.

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