La vente d’ ADP provoque des remous

ADP attend désormais beaucoup de CDG Express. Crédit : ADP

ACCÈS LIBRE – Le Sénat français a rejeté le 5 février a une très large majorité (246 voix contre 78) les amendements de la loi Pacte prévoyant la concession pour 70 ans des aéroports de Paris (ADP).

Les sénateurs de l’opposition LR et les socialistes ont fait front commun contre le projet du ministre de l’Économie Bruno Le Maire. L’Assemblée Nationale gardera le dernier mot mais ce projet, annoncé depuis l’élection présidentielle, met beaucoup de temps à se concrétiser.

La privatisation des aéroports parisiens doit alimenter un fonds d’innovation d’environ 10 Md€, conjointement avec la privatisation de la majorité du capital de la Française des jeux et d’Engie.

La position des sénateurs met en lumière les problèmes posés par cette privatisation : il s’agit en effet de la principale frontière du pays, sans compter que ADP, par une politique très expansionniste à l’étranger, est devenue une entreprise très rentable dont les dividendes alimentent déjà les caisses de l’État. Les sénateurs ont d’ailleurs mis en parallèle la privatisation prévue d’ ADP et le « désastre financier de la privatisation des autoroutes », remis en lumière par le mouvement des Gilets Jaunes.

Le projet est contesté depuis le début, en particulier si on le met en regard avec les États-Unis, où les aéroports sont des infrastructures publiques, et où les montants consacrés à l’innovation sont sans commune mesure avec le fonds prévu en France.

ADP de son côté se concentre sur la question du CDG Express, qui a été confirmé par le ministre des Transports. Le projet doit capter 15 % du trafic routier en rapprochant Paris de Roissy en 20 minutes. Les associations continuent de s’y opposer et l’abondance de chantiers actuels à Paris pourrait repousser sa mise en service après les JO de 2024.

Cet article compte 290 mots.

AUCUN COMMENTAIRE