La disparition brutale de Serge Dassault a endeuillé l’ouverture du salon Ebace à Genève où Dassault Aviation, comme tous les ans, venait présenter sa gamme Falcon. Directeur de l’exportation dans la société de son père, c’est justement lui qui avait lancé le premier jet d’affaires de l’avionneur, le Mystère 20, en 1962.
La presse généraliste n’a pas manqué de commenter la carrière politique et les prises de position du fils de Marcel Dassault ainsi que les affaires judiciaires dans lesquelles il était impliqué, mais elle s’est moins appesantie sur ses réussites industrielles. Grandi dans l’ombre d’un père devenu figure mythique des industries de défense, avec ses Mystères et ses Mirages qui habitent l’imaginaire aéronautique, Serge Dassault, diplômé de Polytechnique, Sup’Aéro et HEC, n’a pas été inactif au sein du groupe qui porte son nom.
Avant même d’en prendre les rênes – contre l’avis du gouvernement – à l’âge où d’autres prennent leur retraite, il a joué un rôle important dans sa diversification, vers l’aviation d’affaires d’abord, mais aussi vers le numérique en soutenant la création de l’autre entreprise qui porte son nom, Dassault Systèmes, devenue référence mondiale dans la conception 3D et la réalité virtuelle avec le logiciel Catia.
Quatrième fortune de France, à la tête d’un des derniers grands groupes familiaux de l’industrie aéronautique française, il s’est battu pour ses programmes mais aussi pour une certaine qualité de vie de ses équipes et de ses employés. Certains dénonceront une gestion paternaliste, mais d’autres noteront que dans le classement des entreprises françaises les plus attractives, Dassault figure toujours dans le peloton de tête.
« il s’est battu pour ses programmes mais aussi pour une certaine qualité de vie de ses équipes et de ses employés. »
Ah ? C’est à dire ? Un exemple ?
Concrètement : Diminution par 2 des effectifs, 5 usines fermées, -25% de pouvoir d’achat en 30 ans,… Magnifique bilan, il s’est bien battu….