Le géant invisible

Barensky Aerospatium Edito
Stefan Barensky, rédacteur en chef d'Aerospatium.

Faites l’expérience dans votre entourage, auprès de quelqu’un qui ne travaille pas dans le secteur aéronautique et spatial. Qui domine aujourd’hui le marché des lancements spatiaux ? Celui de l’observation de la Terre ? Où est implanté l’industriel numéro deux du spatial dans le monde ainsi que deux des trois plus grands opérateurs de satellites de télécommunications ? Où ont été construits la plupart des modules de la station spatiale internationale ?

Beaucoup penseront immédiatement aux États-Unis. Quelques audacieux se hasarderont à mentionner la Chine ou la Russie. Bien rares seront ceux qui pensent à l’Europe. Pourtant c’est une réalité durable : l’Europe joue en tête dans le secteur spatial et le démontre encore aujourd’hui avec des programmes qui servent de référence mondiale, d’Ariane à Copernicus.

Lors du symposium « Perspectives spatiales », organisé par Euroconsult et le Gifas le 9 février à Paris, trois responsables politiques français s’en sont émus. Pour l’ancienne ministre Geneviève Fioraso, la députée de Guyane Chantal Berthelot et l’actuel secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur et à la Recherche Thierry Mandon, ce manque de notoriété nuit au financement de nouveaux projets, mais aussi à la motivation des jeunes pour faire carrière dans le secteur spatial. À terme, il nuit à sa compétitivité.

Au delà de l’effort d’information, il convient de se livrer à une véritable reconquête d’un imaginaire collectif saturé d’une vision américaine sans partage. Les médias, généralistes ou spécialisés, ont un rôle décisif à y jouer, tout comme la culture. Car les Européens doivent se réapproprier ce domaine qu’ils ont déjà conquis.

PARTAGER

AUCUN COMMENTAIRE