Pendant de nombreuses années, il était de coutume de rappeler que la principale empreinte écologique des lancements spatiaux venait des émissions de gaz à effet de serre lors du transfert en avion des équipes depuis l’Europe ou les États-Unis. Une récente étude, réalisée par Loïs Miraux, jeune ingénieur des Mines passé par ArianeWorks et le Cnes, et publiée dans la revue scientifique Science of the Total Environment, vient apporter un bémol à cette conclusion, en ne se limitant pas aux seules émissions de carbone.
En décembre 1997, lors de la signature du protocole de Kyoto, Ariane 5 venait d’accomplir le deuxième de ses trois vols de qualification. L’Europe pouvait s’enorgueillir d’avoir introduit un lanceur « propre », comparativement aux Ariane 4 utilisant des ergols terriblement toxiques. Ceux-là sont toujours utilisés aujourd’hui sur les lanceurs russes Proton et la vaste majorité des lanceurs chinois, des familles Chang Zheng 2 à 4. Les États-Unis les ont supprimés en 2005 avec l’arrêt de la famille de lanceurs Titan, plus de deux ans et demi après le tir de la dernière Ariane 4.
Comparativement, les nouvelles générations de lanceurs consommant kérosène et oxygène liquide en Russie (Angara) et en Chine (Chang Zheng 6 à 8), sont qualifiées d’« écologiques ».
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