Sanctions économiques contre la Russie et fermetures réciproques des espaces aériens occidentaux et russes vont affecter une industrie aéronautique convalescente qui se remet tout juste de la crise du Covid-19. Cette troisième crise dans l’aviation civile en trois ans n’est pas de même nature que celle du 737 MAX ou de même ampleur que la pandémie, la pire de l’histoire de l’aviation commerciale, mais elle bouleverse déjà le paradigme de l’aérien en raison du poids de la Russie dans le secteur, de sa position géographique et de son immense territoire.
Principaux affectés, les loueurs d’avions, qui ont d’importants actifs en Russie. Les compagnies du pays sont friandes locations d’avions, qui devront à présent être rapatriés dans un contexte chaotique. De leur côté, les industriels sont à la recherche de solutions pour palier l’impossibilité de s’approvisionner en titane en Russie. Ce métal est indispensable à la fabrication des avions d’aujourd’hui et le pays en est l’un des principaux fournisseurs. Les compagnies aériennes européennes subissent déjà le contre-coup des sanctions, avec l’impossibilité de survoler l’immense territoire de la Fédération de Russie et la hausse du prix du baril qui renchérit le coût du kérosène, l’un de leurs principaux postes de dépenses.
Côté russe, les compagnies sont affectées par l’interdiction de survol des espaces aériens occidentaux, et au problème de la maintenance de leurs avions, pour la plupart des Airbus et Boeing. Les avionneurs russes, pour leur part, ne pourront plus se fournir en équipements auprès des motoristes et équipementiers occidentaux, ce qui risque de mettre à mal leurs programmes.
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