Cet été, un drame familial soudain m’a propulsé dans un de ces périples internationaux imposés par la croisée des destins, loin des luxueux voyages d’agrément apanages d’une élite insouciante fantasmée par certains militants écologistes. Passeport, certificat vaccinal et test PCR en poche, j’ai pu ainsi goûter en primeur au monde d’après, avec ses contrôles sanitaires et ses restrictions arbitraires confinant parfois à l’absurde.
Si je peux comprendre les (courtes) quarantaines avec bracelet électronique et suivi symptomatique dans la minuscule île de la Barbade, terriblement vulnérable à l’irruption des variants les plus agressifs, que penser des États-Unis qui m’interdisent de passer d’un vol international à un autre au sein d’un même terminal sous prétexte que je suis Européen ? La plupart des liaisons aériennes n’ont pas encore repris et les procédures de vérification imposent de quadrupler ses marges habituelles pour toute escale. La moindre planification d’un voyage hors des grandes destinations traditionnelles devient un coûteux et frustrant casse-tête.
Dans un tel contexte, la reprise du transport aérien risque de devoir beaucoup à ceux qui n’ont pas la possibilité de se passer de voyager.
Mais lorsque vient l’idée de s’en plaindre, comment ne pas penser à ces centaines de réfugiés afghans entassés dans la soute d’un C-17 au départ de Kaboul pour échapper aux Talibans ? Cette image restera hélas historique.
L’inconfort du voyage aérien post-Covid apparaît alors très relatif et les contraintes sanitaires pour l’intérêt commun très supportables. D’autant qu’elles ont de fortes chances de durer moins longtemps que le chaos afghan.